Cécile A. Holdban – inediti

Holdban Cecile

Cécile A. Holdban (1974) è nata a Stoccarda, vive a Parigi ed è poeta e traducttrice dall’ungherese e inglese al francese. Frequenta la scuola di Belle Arti e successivamente studi di linguistica (ungherese, finlandese e quechua) all’ALta Scuola di Lingue Orientali. Dopo un intenso periodo coronato da viaggi (Europa ed Europa dell’Est, America del Sud, Asia e India), intraprende la cariera di libraia e parallelamente quella di traduttrice (Le Mendiant de la beauté, Attila József, Le Temps des Cerises, 2014; Tous sports confondus, Frigyes Karinthy, Editions du Sonneur, 2014). In preparazione una antologia dell’ungherese Sándor Weöres e delle neozelandesi Janet Frame e Emilia Wandt.In poesia ha pubblicato Ciel passager (L’Échappée belle, 2012), Un nid dans les ronces (La Part commune, 2013), Poèmes d’après – suivi de La Route du sel, Arfuyen, 2016. Nel 2016 gli viene assegnato il premio Prix A. Ribot per la sua opera poetica. Dal 2015 co-dirige la rivista di poesia « Ce qui reste ». Di prossima pubblicazione la suite Une robe couleur de jour (éditions de la Lune bleue)

Cécile A. Holdban

(inediti)

traduzione dal francese di Thierry Gillyboeuf

HOLDBAN 01UNE ANTIENNE

Par le miroir brisé,
et l’eau noire des cités
vienne la neige, vienne l’ange.

Un jour un oiseau voulut devenir homme et se jeta
du sommet d’un haut parapet
pour apprendre la douleur
de vivre sans ailes.

Peu de secours dans le vide des cellules
des ruches humaines
peu de jour perçant les murs et les strates de trop de matière
les hommes traînent leurs bêtes dans un élan de peur de leur propre peau
les organes de leur corps, percés, fragiles, périssables
les hommes sans les bêtes, dévêtus de leur nom nu de bête
construisent de drôles et sombres nids
où la vie s’éteint dans l’odeur douceâtre d’une bougie.

Mais l’ange arrive, sans ses ailes
dans un ciel traversé de rides
il arrive, pur flocon
bruisse jusqu’à nous son nom amoureux
blancheur d’aube, blancheur sans fin
porte jusqu’à nous
le désir d’étoile.

Voilà ma vie depuis longtemps.

Dans mes mains, tu souffles
des fleurs de pissenlit
et puisque je suis là, je sais
où vont toutes ces paroles
d’abeilles à la ruche, de truites à la source,
d’hirondelles aux toits
mais il suffit
que le jour se craquelle
même infiniment
comme une huile trop épaisse
un Turner au soleil blanc :

Alors la nuit entre
goutte après goutte derrière mes yeux
et projette du vent, de grands arbres mouvants,
un fracas d’ailes dans le silence.
Tu dois, pour me rejoindre
descendre dans un chaos de lignes
de longs escaliers de pierre.

Dans les couleurs légères du feu
je porte le rouge à poser sur ta bouche
suspendu aux artères de mon cœur
l’arbre de Judée est en fleurs

pulsation sous la pulpe de chaque doigt
ta main lisse la peau frémissante de l’eau
des gouttes scintillent et se détachent
jusqu’aux vallons, aux rivières en crue

comme l’eau je te rejoins dans
les feuilles d’un vert si vif
que les mordre c’est aimer déjà

au printemps les étoiles mortes vivent
une saison encore. Les doigts sèment.

C’est ta voix qui court la montagne
son chant rauque de pierres
et la neige éclairant la source
d’où s’élance ma voix.

Je vais naître une seconde fois ce soir.
Je m’y prépare. Ça fait mal.
Dans un jardin où j’ai grandi
les palmiers à vent, trachycarpus, dragons en écailles
tournent sur eux-mêmes lentement
le ciel est toujours mûr à point
les yeux rubis des groseilles ouvrent des milliers de paupières
les cosmos dansent, éblouis.
Où es-tu ?
Pour toujours enterré… Jusqu’à ce soir.
Je connais l’emplacement exact
où tu as péri en rêve
au pied de l’if aux baies écarlates
un tumulus de terre où plus rien n’a poussé.
C’est là que dort mon cœur.

Les lampes sous les arbres ont des écailles de serpent
un cèdre baigne son ombre dans le feu
dans le feu il y a le souvenir
de l’océan
coques de fruits de mer éparpillées
fossiles et empreintes d’étoiles
autour du feu
nous devenons veilleurs et dieux
d’une nouvelle genèse.

HOLDBAN 02UN’ANTIFONA

Dallo specchio spezzato,
e dall’acqua nera delle città
venga la neve, venga l’angelo.

Un giorno un uccello volse diventare uomo e lanciò
dalla cima d’un alto parapetto
per imparare il dolore
del vivere senza ali.

Poco soccorso nel vuoto delle cellule
degli umani alveari
poco giorno bucando le mura e gli strati della troppa materia
gli uomini trascinano le loro bestie in uno slancio di paura della pelle
gli organi dei loro corpi bucati, fragili, deperibili
gli uomini senza le bestie, svestiti del loro nome di bestia
costruiscono nidi strani e cupi
dove si spegne la vita nell’odore dolciastro d’una candela.

Ma arriva l’angelo, senza le sue ali
in un cielo segnato da rughe
arriva, fiocco purissimo
fruscia sino a noi il suo nome amoroso
candore d’alba, candore senza fine
porta sino a noi
il desiderio di stella.

Ecco la mia vita da molto tempo.

Nelle mie mani, soffi
fiori di soffione
e poiché sono qui, so
dove vanno tutte queste parole
d’api all’alveare, di trote alla fonte,
di rondini ai tetti,
è abbastanza
che si screpoli il giorno
anche infinitamente
come un olio troppo spesso
un Turner dal sole bianco:

Allora entra la notte
goccia dopo goccia dietro i miei occhi
e soffia vento, grandi alberi mobili,
un fragore d’ali nel silenzio.
Devi, per raggiungermi
scendere in un caos di linee
lunghe scale di pietra.

Nei colori lievi del fuoco
porto il rosso da poggiarti alla bocca
sospeso alle arterie del mio cuore
l’albero di Giuda è in fiore

battito sotto la polpa d’ogni dito
la tua mano liscia la fremente pelle dell’acqua
gocce scintillano e si staccano
sino alle vallette, ai fiumi in piena

ti giungo come l’acqua
nelle foglie d’un verde così vivo
ch’è già amare il morderle

in primavera le morte stelle vivono
ancora una stagione. Le dita sembrano.

È la tua voce che abbrevia la montagna
il suo rauco canto di pietre
e la neve illuminando la fonte
da dove si slancia la mia voce.

Nascerò una seconda volta stasera.
Mi sto preparando. Duole.
In un giardino dove sono cresciuta
le palme a vento, trachycarpus, draghi con squame
girano piano su sé stessi
è sempre maturo a puntino il cielo
gli occhi rubini dei ribes aprono palpebre a migliaia
balzano i cosmi, abbagliati.
Tu dove sei?
Sepolto per sesmpre… Sino a stasera.
Conosco il posto esatto
dove in sogno sei morto
ai piedi del tasso con bacche scarlatte
un tumulo di terra dove più nulla è cresciuto.
Qui dorme il mio cuore.

Sotto gli alberi i lumi hanno squaglie di serpente
un cedro bagna la sua ombra nel fuoco
c’è nel fuoco il ricordo
dell’oceano
sparpagliate conchiglie di frutti di mare
fossili ed impronte di stelle
intorno al fuoco
diventiamo guardiani e Dei
d’una genesi nuova.

VIVE ENTRE LES PIERRES

VERTICALE

La terre cuite des plaines étouffe.
Les arbres ardents fleurissent à tes souliers. Les cimes appellent les cimes. Les pierres parlent.
Veine contre veine, la matière s’embrasse et se mêle, schiste, gypse, calcaire, ossements, bois rompu, résine et boue. Que ton corps s’élève, respire et trace nos arpents, nous sommes voyageurs minuscules sur l’échelle des sentiers.
Montagne, que ton règne vienne, qu’il ravine nos visages dans tes pierres solaires, nous lave dans ta brume et perche nos yeux vers l’ascension des rubans de glace.
Que demeurent toujours vifs l’éclair des vipères, les étoiles saxifrages sous ton soleil froid.
Tes roches : mères du ciel, neige au cœur, air rare, vie lente et libre.
Que le sang noir des pins s’éclaircisse à l’adret de ta langue et murmure les saisons des oiseaux.
Que la lune lève dans la nasse des eaux prises dans tes glaciers, découpe la nuit de ton ombre, suis-là, dresse et marche.

VIVA TRA I SASSI

VERTICALE

Soffocca la terra cotta delle pianure.
Fioriscono alle tue scarpe gli accesi alberi. Le cime chiamano le cime. Parlan le pietre.
Vena contro vena, s’abbraccia e si mescola la materia, scisto, gesso, calcare, ossa, legno spezzato, resina e fango. Alzi, respiri il tuo corpo e tracci i nostri acri, siamo minuscoli viaggiatori sulla scala dei sentieri.
Montagna, venga il tuo regno, che si scavi i nostri visi nelle tue pietre solari, che si venga lavati nella tua nebbia, i nostri occhi issati all’ascesa dei nastri di ghiaccio.
Che sempre vivo rimanga il lampo delle vipere, le stelle sassifraghe sotto il tuo freddo sole.
Le tue rocce: madri del cielo, nevischio al cuore, vita lenta e libera.
Che schiarisca il nero sangue dei pini al versante soleggiato e che mormori le stagioni degli uccelli.
Che levi la luna nella nassa delle acque rapprese nei tuoi ghiacciai, tagli la notte della tua ombra, seguila, alzati e cammina.

HOLDBAN 03LES LACS JUMEAUX

Les yeux se lèvent, et plus haut encore
jusqu’à faner le blanc et le bleu des fleurs agrippées aux entailles
sous le liseré de glace.
Nous martelons son sang avec nos pierres et en faisons un lit
Sous l’herbe penchée par les vents dans notre œil.

Sa tombe est creusée en ôtant une partie de la matière,
et dans l’autre œil, le ciel dort, une eau limpide,
il est simple d’y mourir,
l’oiseau sculpte pour toujours de son bec
la dureté de nos chairs.

I LAGHI GEMELLI

S’alzano gli occhi, e ancora più in alto
sino a scolorire il bianco e l’azzurro dei fiori afferrati alle tacche
sotto il bordo di ghiaccio.
Martelliamo il suo sangue con le nostre pietre e ne facciamo un letto
sotto l’erba inchinata dai venti nel nostro occhio.

La sua tomba è scavata togliendo una parte della sostanza,
e nell’altro occhio, dorme il cielo, un’acqua chiara,
è semplice morirci,
scolpisce per sempre col suo becco l’uccello
la durezza delle nostre carni.

EAUX VIVES

Il y a cette violence joyeuse cette libération dans le jaillissement de certaines sources.
Plus loin, cette couleur en laquelle on sait renaître, un vert d’un tel bleu, verre de transparence pure que viennent parfois assombrir les traces d’émeraude des branches arrachées aux berges du torrent. Il bondit et creuse ses lits : les roches roulent comme des seins, pierres ocres et blanches, pierres nourricières, architecture douce ameublie par l’eau, châteaux glissants, trouées sauvages.
Passages secrets sous la fuite écumeuse, le mouvement perpétuel, passages pour l’innocence. Le temps dont nous manquons ne manque plus, métamorphoses liquides.
Les ablettes strient et constellent cette portion de ciel dans sa course terrestre, lumière capturée au midi de l’eau, décuplée et projetée sur les pâtures proches, rafraîchissant les mufles assoiffés.
L’eau du futur vient de sous les plis de la terre et des roches, l’eau mémorielle des possibles coule et flue en tout ce qui vit.

ACQUE VIVE

C’è quest’allegra violenza questa liberazione nello sgorgare di certe fonti.
Più in là, questo colore in cui si sa rinascere, un verde così blu, vetro di trasparenza che tavolta oscura le smeraldine tracce dei rami sradicati alle sponde del torrente. Balza e scava i suoi alvei: rotolano le rocce come seni, ocra e bianche le pietre, pietre nutrimento, dolce architettura dissodata dall’acqua, scivolosi castelli, varchi selvaggi.
Passaggi segreti sotto la spumosa fuga, il moto perpetuo, passaggi verso l’innocenza. Il tempo che ci manca non manca più, liquide metamorfosi.
Le alborelle striano e costellano questa porzione del cielo nella sua terrestre corsa, luce catturata al mezzogiorno dell’acqua, decuplicata e progettata sui vicini pascoli, rinfrescando i musi assetati.
L’acqua del futuro viene da sotto le pieghe della terra e delle rocce, l’acqua memoriale dei possibili scorre e fluisce in tutto ciò che vive.


Cécile A. Holdban (1974) è nata a Stoccarda, vive a Parigi ed è poeta e traducttrice dall’ungherese e inglese al francese. Frequenta la scuola di Belle Arti e successivamente studi di linguistica (ungherese, finlandese e quechua) all’ALta Scuola di Lingue Orientali. Dopo un intenso periodo coronato da viaggi (Europa ed Europa dell’Est, America del Sud, Asia e India), intraprende la cariera di libraia e parallelamente quella di traduttrice (Le Mendiant de la beauté, Attila József, Le Temps des Cerises, 2014; Tous sports confondus, Frigyes Karinthy, Editions du Sonneur, 2014). In preparazione una antologia dell’ungherese Sándor Weöres e delle neozelandesi Janet Frame e Emilia Wandt.In poesia ha pubblicato Ciel passager (L’Échappée belle, 2012), Un nid dans les ronces (La Part commune, 2013), Poèmes d’après – suivi de La Route du sel, Arfuyen, 2016. Nel 2016 gli viene assegnato il premio Prix A. Ribot per la sua opera poetica. Dal 2015 co-dirige la rivista di poesia « Ce qui reste ». Di prossima pubblicazione la suite Une robe couleur de jour (éditions de la Lune bleue)

Fotografia di proprietà dell’autrice.

Thierry Gillyboeuf (1967) è scrittore, saggista e traduttore francese. Ha in catalogo un centinaio di titoli, presso una ventina di editori. Di preferenza traduce dall’inglese e dall’italiano verso il francese e tra gli autori tradotti figurano Pico Iyer, E. E. Cummings, Wallace Stevens, Marianne Moore, William Carlos Williams, Les Murray, Salvatore Quasimodo, Italo Svevo, Leonardo Sinisgalli, Rudyard Kipling, Henry David Thoreau, Ralph Waldo Emerson, Eugenio De Signoribus, Fabiano Alborghetti, Derek Walcott, Herman Melville, etc.
Diverse anche le opere collettanee da lui coordinate tra le quali antologie o scritti critici tra le quali si ricordano Remy de Gourmont (Cahiers de l’Herne), Georges Perros (La Termitière), E. E. Cummings (Plein Chant).
Vive e lavora a Parigi.